Pour l'artiste contemporain toutes les occasions d'exposer
sont bonnes... même les plus mauvaises !

FAQ (foire aux questions) de l'art contemporain.
Ou "le guide des coulisses de l'art contemporain"

Maintenue par Loz On The Net (from Provisoire.com)

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Dictionnaire.

Le "Club" => le Club fermé de l'art contemporain... le milieu quoi ! (FRAC, DAP, DRAC, AFAA,INSTITUTS, ECOLES DES BEAUX ARTS, CENTRES D'ART CONTEMPORAIN, ASSOCIATIONS, MUSEES, ART PRESS etc.)

Les "socio-cul" => tous les parasites incompétents qui polluent le Club, ex baba-cool, jeunes diplômés d'écoles de province, artistes de province subventionnés.

La "DAP" => Délégation aux arts-plastiques, la Rome de l'art contemporain... La Holding de l'art contemporain en France. Un CLUB très fermé d'énarques bannis des grands ministères, d'inspecteurs ou de conseillers artistiques (niveau bac + 5 + piston familial) et d'agents administratifs reclassés (pour incompétence au sein des autres ministères)

Le talent ?.

Il n'est pas nécessaire d'avoir [toujours] du talent (ça dépend des courants artistiques), par exemple on peut tracer des mots au hasard sur un tas de sable ou inviter un Sdf dans un restaurant chic et appeler ça de l'art ! (si quelqu'un reprend mes idées qu'il ait au moins la gentillesse de m'envoyer un carton d'invitation). On vous dira "que l'on peut faire de l'art avec n'importe quoi mais que n'importe quoi n'est pas de l'art" traduction => vous ne faites pas partie du Club ! allez vous faire voir ailleurs ! Par conséquent, ne vous ennuyez pas trop à chercher ce qui pourrait plaire ou s'ajuster à l'air du temps, faites ce que vous savez faire et persévérez...

L'inspiration ?.

Quelle blague ! personne ne parle plus de l'INSPIRATION... pour trouver un sujet vous n'avez qu'à puiser dans ce qui existe en art et le transformer à peine (ne cherchez pas à faire du neuf vous ne rencontrerez que de la suspicion). Par exemple : tout le monde fait des grandes photos (tendances 90) donc faites de grandes photos... mais quoi photographier ? me direz vous, eh bien n'importe quoi... vraiment n'importe quoi... votre cuvette de toilette (signée)... votre famille... vos amis... votre chien (ça c'est original en art !), ce qui est important c'est de faire des trucs à la mode sans que cela prenne trop de temps (le temps il faut le consacrer aux lobbying). Après tout, "DaDa" a été trouvé en ouvrant un dico au hasard et puis les "ready-made appartiennent à tout le monde" non ? donc pas besoin d'inspiration... Art Press s'en charge pour vous.

Faire des oeuvres ?.

Le Club se moque pas mal des créations ( les objets, les oeuvres) et seul le discours qu'il peuvent tenir sur votre création les intéresse. Si malgré ça vous voulez fabriquer quelque chose, alors suivez mes conseils : Inventez un concept d'oeuvre, simple, prix de fabrication nul, effet spectaculaire, production en série, petite variation sur le thème. Soyez audacieux, utilisez des matériaux insolites (structure gonflable, polystirène), présentez votre création de manière inhabituelle (sur le sol, suspendue par des fils, cachée par un drap...), entourez votre travail de mystère (éclairages bizarres) et soyez énigmatique. N'investissez pas dans les encadrements etc. inventez des dispositifs de présentation bon marché, le peu d'argent dont vous disposer reservez le à l'oeuvre elle même. Fabriquez des oeuvres légères car rien n'est plus efficace qu'une oeuvre qui se manipule facilement (personne ne vous aidera à intaller ou à accrocher vos travaux) et qui tient toute entière dans le coffre d'une voiture (n'espérez pas qu'il vont dépècher un transporteur). Ce que vous perderez en monumentalité comblez le par le nombre des objets ou par une disposition complexe (accrocher de petites photos tout en haut d'un grand mur, pendez au plafond une centaines de fils électriques colorés dans une grande salle vide etc.).

Se faire des relations ?.

N'hésitez pas à vous entourer, le succès va au succès, organisez (dans votre atelier miteux car il faut bien qu'il serve à quelque chose) des fêtes, improvisez, un atelier fréquenté est un atelier vivant, inviter vos amis du Club ainsi que de beaux garçons et de jeunes filles (sans érudition et sans ambition artistique de préférence), evitez les autres artistes (jaloux), louez des cassettes porno turques ou un karaoké de Dalida (votre magnétoscope est votre principal outil de travail non ?), laissez traîner de vieux numéros de Art Press dans les chiottes (ils adorent se relire) et faîtes vous préter une chaine Hifi "Onkyo" pour passer de la musique raï et "I will survive".

Les chances de réussite ?.

La réussite en art c'est un peu comme le Tac au Tac, que vous achetiez un ticket ou cent tickets vos chances sont toujours aussi... minces ! Un artiste qui investit 200000 francs dans un atelier de sculpture et un artiste qui ne possède qu'un sac de voyage élimé ont les mêmes chances. L'important c'est les relations qui vont vous permettre de faire partie du Club.

La valeur d'une oeuvre d'art ?.

La valeur d'une oeuvre d'art est proportionnelle à l'intérêt qu'elle suscite : un vieux bout de carton sur lequel est raturé un vague dessin de Beuys vaudra plus cher qu'une sculpture de 3 tonnes en marbre de Carrare (le bloc de marbre risque même d'avoir plus de valeur à l'état brut). Par ailleurs, il n'est même pas nécessaire de faire une oeuvre pour la vendre cher... il suffit qu'on en parle au Club.

Le travail ?.

Un artiste contemporain passe 90% de son temps à discuter, à amuser et à séduire ses mécènes... les 10% restants il les consacre en général aux jeux vidéo ou à la boisson pour noyer son ennui. Un artiste contemporain ne travaille jamais, au pire il donne du travail aux sous-traitants (photographes, labo, imprimeurs, nègres, attachée de presse débutante, galériste débutant, critique d'art débutant, socio-cul mal payés et frustrés, fondeurs de bronze, etc. le vrai artiste contemporain ne fait rien, sauf s'il débute lui aussi... (ça laisse du temps libre) le vrai artiste contemporain trouve des idées en discutant avec ses amis du Club (ces idées là sont forcément géniales), trouver des idées pour le Club est son métier.

Devenir membre du Club ?.

Les membres du Club se regroupent par réseaux, par conséquent il faut rejoindre un réseau d'amis (autour d'un critique, d'un inspecteur de la DAP, d'un galériste à la mode, d'un animateur de Canal+ etc.). En général il n'est pas nécessaire d'adhérer à une idéologie, rien que votre présence aux diverses activités (bouffes, sorties en boite, vacances à la plage, partouze etc.) du réseau sera nécessaire, en toute circonstance il faut s'amuser, critiquer les autres réseaux et calomnier discrètement ses rivaux au sein du groupe. Comment entrer en contact avec un réseau ? rien de plus simple : il faut habiter Paris, trainer dans les vernissages et les conférences données par les membres influents du Club et raconter une blague sordide (voir jalousie) dans les parages des membres du Club... qui ne manqueront pas de renchérir et faire votre connaissance. Ensuite c'est à vous de saisir l'occasion et d'organiser une fête dans votre atelier miteux. Un conseil pourtant : ne dévoilez jamais vos intentions, faîtes l'ignorant... genre "c'est quoi la DAP ?" ou "Guattari c'est un anachiste Italien ?".

Sexualité et milieu de l'art ?.

Le milieu de l'art contemporain est un club très fermé... une sorte de club échangiste (d'ailleurs tout le monde couche avec tout le monde), attention ! cette liberté relative condamne ceux qui s'y livrent à des relations superficielles et sans tendresse, d'autre part la communauté homosexuelle est très représentée dans le milieu de l'art contemporain. Ce libertinage n'a rien de très enviable au niveau érotique (les femmes ont les cheveux courts et sont mal habillées quant aux hommes ils sont très chics mais sont efféminés)... la marginalité est à ce prix. Pour trouver des blondes pulpeuses et de beaux mecs virils... allez plutôt voir du côté des caissières de Monoprix ou des Sportifs, ils sont peut être moins spirituels mais plus sincères.

Top Models et Club ?

La beauté physique dans le Club de l'art contemporain est plutôt à l'intérieur (surtout). Les membres du Club sont plutôt moches du genre Sartre, Beauvoir ou Margerite Duras... bon je caricature... mais je crois que ce que le Club a produit de plus classe c'est Jack Lang (c'est dire que ça craint).

Les amis, la famille ?.

Je suis désolé de vous l'apprendre : l'artiste contemporain est l'être le plus esseulé au monde... 100% de vos amis et de vos parents sont incapables de vous aider (à moins que votre oncle ne soit Conservateur du MoMa ou Rédacteur en chef d'Art Press [fort improbable]). Vos parents et vos amis, malgré tout l'amour que vous leur portez et qu'il vous rendent, sont absolument incompétents en matière artistique. Le plus mauvais des Membres du Club est 100 fois plus pertinent qu'un seul de vos proches... vos proches peuvent même être dangereux en vous encourageant à suivre les orientations qu'ils apprécient (leur sympathie est fatale), d'autre part leur jugement ne peut être impartial (le jugement des membres du Club non plus, mais eux, ont toujours le dernier mot). En définitive... quelle place vos proches accordent-ils à l'art contemporain dans leur vie quotidienne ? (hormis les deux ou trois oeuvres que vous leur avez données) : aucune ! (c'est d'ailleurs ce qui fait leur charme).

Les pseudo-membres du Club (à ne pas confondre avec les cripto-membres que nous définirons plus bas) ?.

Quelques lectures en diagonale et deux ou trois abonnements aux magazines traitant de l'art contemporain encouragent certaines âmes romantiques à se proclamer "critique d'art occasionnel". N'avez vous jamais entendu quelqu'un dire qu'il préférait Matisse à Picasso ou qu'il approuvait J.Clair quand il fait l'éloge de "l'art du Pastel"... n'avez vous jamais rencontré cet individu bien incapable de vous définir ou de vous commenter un oeuvre sans procéder à une comparaison incongrue et à des jugements si subjectifs qu'on se demande parfois s'il ne s'agit pas d'un cripto-membre tournant en dérision la préciosité du discours institutionnel.

Les pseudo-membres ne peuvent que vous causer des ennuis... car il vont forcément vous COMPARER à d'autres artistes bien plus connus et vous dévaloriseront, ils vont aussi vous mépriser autant qu'il peuvent aussi être jaloux de votre travail... mais le pire est qu'il finiront par vous extorquer une ou deux oeuvres sans mettre la main au portefeuille (en vous faisant miroiter des contacts ou des relations haut placées etc.).

Conseil : à éviter ! sinon proclamez vous en leur présence "amateur", "artiste-raté", "fou-dangereux", "imposteur", "dadaïste" ou "agent secret" etc. (surtout pas artiste ! car seuls les génies reconnus après leur mort sont de vrais artistes !), ultime conseil ! raconter une blague cochone histoire de faire dégénérer la conversation.

Le narcissisme ?.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser... au Club ce ne sont pas les artistes qui sont les plus narcissiques... en effet, il faut avoir peu d'amour propre pour subir quotidiennement le mépris, les railleries, l'humiliation, les ennuis d'argent, l'indifférence des fonctionnaires et des critiques d'art, la misère sexuelle, la drogue et la bêtise ambiante etc.

La peinture ?.

Il faut acheter la peinture à Castorama ! au moins on est sûr d'en faire quelque chose d'utile si ça ne marche pas dans les galeries.

La forme ?.

Au club la forme est soumise à la mode, en art comme en toute chose dans ce bas monde il y a des modes, les formes passent vite de mode, les théories aussi, ainsi dès qu'une forme s'affirme elle se condamne. L'artiste contemporain doit se débarrasser de la forme, ses oeuvres ne doivent pas avoir de forme... il doit tendre vers un art sans forme, sans sujet, sans support au risque de se faire mettre en boite par un quelconque critique ou commissaire d'expo. Par conséquent, il vaut mieux s'en tenir aux concepts, à une vague attitude... et soigner ses relations publiques.

La jalousie ?.

Le pire en art c'est la jalousie ! Au Club y'a que des jaloux, jaloux de vos idées, jaloux de vos cheveux abondants, jaloux de votre atelier, jaloux de vos relations (cultivées avec tant de difficulté), jaloux de vos copains joyeux et sexy, jaloux de vos parents immigrés dans les années 50... bref, un rien suffit pour susciter la plus dévastatrice des jalousies. Le seul conseil que l'on puisse vous donner: trouvez vous un pathos genre... autisme, misère, homosexualité ou nationalité dramatique (Algérie, Kosovo, Bosnie), habillez vous mal, ne vous montrez jamais avec des amis, louez un atelier miteux et ne faites jamais le ménage, laissez traîner des papiers administratifs (RMI) sur votre table de cuisine en formica achetée à Emaus et surtout ne riez jamais en racontant une blague sordide.

La protection des oeuvres, le plagiat ?.

Au secours ! au vol ! au crime ! on bafoue mes droits d'auteurs ! la protection des droits d'auteurs est une maladie française... Au club, les artistes s'empressent de déposer un copyright avant même de créer une oeuvre, non pas qu'ils craignent le plagiat ou la spoliation, mais pour donner de l'importance à ce qu'ils produisent. En effet, qui aurait l'idée de copier une oeuvre sans réelle valeur alors que celle-ci n'est même pas protégée (d'ailleurs même protégées ces oeuvres ne sont pas copiées c'est dire le niveau) et pourtant tous les artistes affiliés au Club font la même chose au même moment (normal au Club quand on a une idée on l'exploite un max). Au moins la protection des oeuvres a le mérite de créer des emplois pour les socio-cul et les agents administratifs reclassés de la DGAP et de la SACEM.

Les bourses et les prix ?

Beaucoup de jeunes artistes s'imagine être tiré d'affaire en gagnant un prix prestigieux (Villa Medicis) ou encore en profitant d'une bourse d'étude après leurs classes aux beaux arts... ils sont bien naïfs ces jeunes là... car au Club "on reprend toujours d'une main ce que l'on donne avec l'autre", ces prix d'un montant ridicule (quelques dizaines de milliers de francs) sont une véritable aumône (comparée au sport ou à la recherche scientifique), d'ailleurs il n'est pas rare que le somme des investissements consentis (réalisations d'oeuvres, transport et lobbying) afin de participer au concours dépasse parfois le prix escompté... Autant dire qu'en matière de prix ou de bourses il vaut mieux être déjà fortuné et connu, au Club comme ailleurs on ne prête qu'aux riches...

Au niveau du soutien artistique là aussi il faut être prudent et ne rien espérer, car à partir du moment où l'on vous donne un prix c'est vous qui devenez redevable de ce "cadeau inestimable"et par conséquent il faut bien se rendre à l'évidence que l'on ne vous donnera rien de plus que ce que vous avez déjà (le prix)...

En résumé: se retrouver à Rome entre la protégée d'un présentateur de télé et l'amant d'un commissaire d'expo en vogue, dans un appart poussiéreux, sans promotion et être obligé de payer son loyer (pour assurer sa résidence c'est un comble!) n'est guère enviable, même si cela dure un an ou deux.

Les Cripto-membres ?

"nourris de Grec et de Latin les cripto-membres sont morts de faim" Vallès (remix)

Ce sont des acteurs de l'art qui oeuvrent dans l'ombre du Club... ils sont discrets mais très critiques envers le système. En attendant que le public prenne conscience du fait que le Club est entre les mains d'une poignée de petits roitelets parisiens, ils vaquent à leur travail et cultive leurs jardins artistiques. Ce qui les caractérisent c'est qu'ils connaissent bien le Club, qu'ils y comptent nombre d'amis et peuplent la périphérie des réseaux, ils sont la mauvaise conscience du Club. Pour lever toute ambiguïté : yes I am un cripto-menmbre et j'en suis fier yeah !